Angleterre. Supporters: 115 ans de batailles.
Cinquième volet de la série « Pourquoi les supporters ont la vie dure » consacré à l’Angleterre. Au pays qui a inventé et codifié le foot, dès les premières années du championnat professionnel, en 1901, des supporters se sont regroupés afin de se faire entendre sur la conduite des clubs, une bataille qu’ils mènent depuis 115 ans.
Avec des pionniers (Rogan Taylor, Brian Lomax, des supporters de Leicester, Northampton, Charlton), des défaites (ceux des classes populaires défavorisées de fait chassés de stades avec la Premier League au début des années 90), des places fortes (AFC Wimbledon, Portsmouth)
Les supporters sont aujourd’hui reconnus comme des interlocuteurs, jusqu’à même devenir propriétaires de clubs. Grâce à un maillage qui se complète (Independent Supporters Associations, Supporters’ Trust, Supporter Direct, Football Supporters’ Federation) mais ils doivent mener campagne en permanence. Une situation commune aux anglais, écossais, gallois et de la République d’Irlande, confrontés à la mondialisation du foot en tant que derniers défenseurs du patrimoine et de l’identité des clubs.
(Prochain volet. Angleterre (suite) : fanzines, web, vidéos, magazines, livres, les supporters occupent tous les modes d’expression. A suivre, la situation des supporters en Espagne, en Italie et aux Etats Unis.)
Vu de France, la condition des supporters anglais est un choc culturel. Chez nous, ils ont été totalement dédaignés par Noël Le Graët et Frédéric Thiriez et on attend l’application de la Loi Larrivé, censée instaurer un dialogue (au niveau local dans chaque club, et par le biais d’une instance nationale du supportérisme) avant de se prononcer sur la qualité dudit dialogue.
En Angleterre, dès 1901 (trois ans après la création du premier championnat professionnel), des supporters de Leicester Fosse (ancêtre de Leicester City), se sont associés afin de collecter des fonds pour le club et tenter les années suivantes de fonder un Supporters’ Club apprend-on dans « Fan ‘Power’ and Democracy in Football », passionnante publication de l’Université de Leicester :
Le football anglais, né à Londres mais qui a commencé d’abord à s’implanter dans les Midlands et le nord ouest de la deuxième révolution industrielle, connait les mêmes conflits que la classe ouvrière, dont son public est quasiment exclusivement composé. Les premiers joueurs professionnels créent leur syndicat (Association of Football Players ou Players’ Union) en 1907 après deux tentatives en 1893 et 1897.
Ils veulent porter leurs conflits devant les cours de justice ordinaires, s’affilier aux syndicats ouvriers. Les clubs et la Fédération s’y opposent, un conflit qui débouche sur une menace de grève des joueurs en 1909. Les clubs préparent des listes de joueurs amateurs prêts à jouer les briseurs de grève et demandent aux joueurs adhérents de la Players’ Union de résilier leur adhésion.
Les joueurs de Manchester United refusent en bloc, ils sont suspendus par leur club. En réponse et par défi les joueurs vont poser en photo devant la “Working Class Movement Library de Salford avec un panneau : “The Outcasts FC”, les Bannis. Mais les patrons de club finissent par gagner, l’Union des joueurs étant par la suite confrontés à des décisions de justice contraires et ses leaders sont décimés par la guerre de 14/18.
https://www.theguardian.com/society/2009/oct/21/manchester-united-outcasts-fc
Du côté des supporters, après les premières tentatives de se réunir à Leicester Posse, d’autres poursuivent le mouvement. Les membres de “Northampton Town Supporters” proposent qu’une organisation les représente tous ce qui aboutit à la “National Federation of Football Supporters’ Club” créée en 1927.
Lorsque les clubs sont en difficulté financière ils font appel aux supporters, mais sans leur donner en retour un rôle dans le club, à part quelques cas isolés. Si elle compte 500.000 membres en 1953 la Fédération finit par payer ce constat. Les Supporters Clubs ne sont que des auxiliaires. Voir ce récit du représentant des supporters d’Ipswich Town à l’Assemblée Générale de la NatFed en 1967 :
« Il y a deux ans, nous avons collecté £42,000 pour financer les tribunes du stade, les bureaux et les vestiaires. Nous n’avons jamais essayé de dicter sa politique au club. C’est sans doute pour cela que ça s’est mal terminé. Un jour nous avons appris par la presse que le club ne reconnaissait plus l’existence du Supporters Club. »
Comme avec les joueurs, les patrons de clubs ont désamorcé cette tentative d’empiéter sur ce qu’ils considèrent leur territoire exclusif. De ce fait la NatFed rassemble de moins en moins de groupes de supporters adhérents. 1985 est alors une année charnière. C’est celle du Heysel et de l’incendie de Bradford (voir plus loin). Chez les politiques et dans les médias, les supporters sont assimilés aux hooligans. Face à ce manque de représentativité nait alors la FSA « Football Supporters’ Association » à l’initiative de Rogan Taylor, supporter de Liverpool et universitaire (voir son portrait). L’idée de départ est résumée ici par Sheila Spiers, membre fondatrice et vice présidente: “On s’est décidés après le Heysel en se disant que nous aurions mieux organisés le match que l’UEFA simplement en se réunissant à dix supporters de la Juventus et Liverpool ” (Cité dans le livre: “Power, Identity and Fandom in Football”. Adam Brown)
A la différence de la NatFed qui chapeautait les Supporters Clubs, la FSA est une organisation nationale. Elle est surtout plus « politique », plus proactive, au sens où le but de la FSA est de faire participer directement les supporters à la vie des clubs et des institutions du foot.
Un des premiers succès de la FSA a consisté, à la fin des années 90, au retrait par le gouvernement, de son projet de carte d’identité pour les supporters.
Afin de préserver leur indépendance, bon nombre de groupes refusent d’adhérer à la FSA et fondent des ISAs « Independent Supporters Associations ». Ils considèrent être plus efficaces localement, évitent ce qu’ils redoutent, la récupération, et ce terme d’indépendance va avec le mouvement des fanzines, où on rivalise de créativité.
« Queens Park Rangers Loyal Supporters Association » en 1986, a fait échouer le projet du propriétaire de Fulham qui consistait à fusionner QPR et son club afin de constituer ‘Fulham Park Rangers’. Les ISAs se multiplient au début des années 90, avec des supporters qui ne sont plus désormais les mêmes.
L’instauration de la Premier League en 1992 va de pair avec la disparition des « terraces » (places debout). Résultat, un bonne partie de la « working class » est chassée des stades par l’inflation du prix des billets. Si les problèmes de violence sont une réalité (mais ne concernent pas qu’elle), les catastrophes dans les stades (Heysel, Bradford, Hillsborough) ont eu lieu du fait des graves défaillances des organisateurs et des services de police. Mais When Saturday Comes, le fanzine rapidement devenu emblématique résume tout dans cette couverture:
Le Heysel: http://www.sofoot.com/heysel-de-l-enfer-202045.html
Bradford: http://www.lagrinta.fr/le-11-mai-1985-la-tragedie-marquante-de-valley-parade&7245/
Hillsborough: https://fr.wikipedia.org/wiki/Trag%C3%A9die_de_Hillsborough
Le foot connait alors une révolution culturelle. Les supporters venus de la classe ouvrière, en tout cas le plus défavorisés, sont de fait chassés des stades par le prix des billets, en très nette augmentation pour les places les moins chères. C’est la deuxième fois qu’une “purge” volontaire est instaurée dans le foot anglais. La première fois c’était en 1890 (et déjà sur le thème “classes laborieuses, classes dangereuses”.
Le prix du billet le moins cher est alors fixé à six pence, avec le motif suivant, pour le moins explicite: “Il doit être assez élevé pour dissuader les voyous et non pas pour exclure le pauvre respectable qui lui a intériorisé le morale de la classe moyenne, ce qui le dissuade de casser les sièges”.
(Extrait de Sports Spectators par Allen Gutmann)
Un peu plus de 100 ans plus tard, la discrimination sociale a fait encore plus fort. De moins en moins de bastons, de plus en plus de fanzines, le succès de librairie (1 million d’exemplaires vendus en Grande Bretagne) de « Fever Pitch » le livre de Nick Hornby sur sa vie de supporter d’Arsenal, consacre une autre vision des supporters.
Dans l’étude « From passive to active: the changing relationship between supporters and football clubs” (Cleland, Jamie, © Taylor & Francis), on lit ceci: “Boyle and Haynes interprètent son style d’écriture comme l’évidence d’un changement social, économique et de statut du football moderne, avec les classes moyennes qui remplacent la classe ouvrière pour occuper l’espace de culture populaire”.
Ces supporters là sont plus fréquentables. Mais aussi mieux organisés. Il le faut car la gentrification accélérée de la Premier League tente de se faire aux dépens des supporters. D’où la constitution en 1992 du premier Supporters’ Trust, mouvement qui vient s’adjoindre à la FSA et aux ISAs.
Il est créé à Northampton où le public du foot n’a pas changé, contrairement à la Premier League.
En témoigne ce passage de témoin entre générations. Ce sont des supporters de Northampton qui avaient été à l’origine de la première fédération les rassemblant dans les années 20. Brian Lomax (décédé en novembre dernier, voir son portrait) fonde ce premier Supporters’ trust dans ce club. Il en avait défini ainsi les principes de base :
« Les décisions et élections au Trust se font sur le principe: une voix, un vote. Et non pas en proportion de l’apport financier de ses membres.
Le montant de la souscription au Trust doit être abordable pour tous.
Le Trust vise à être représenté au conseil d’administration du club, et de plein exercice. Administrateurs enregistrés au registre du commerce, avec accés à toutes les réunions et documents internes.
La présence des représentants du Trust au CA doit être intangible, donc non remise en cause en cas de reprise du club par de nouveaux propriétaires. »
Les supporters anglais obtiennent cette fois une meilleure reconnaissance. Chaque club de Premier League est invité à les consulter sur les sujets qui les concernent et ils sont auditionnés annuellement au plan national par le Centre de Recherche sur le Football de l’Université de Leicester.
Portés aux affaires en 1997, les travaillistes constituent une « Football Task Force » en réponse à l’hyper commercialisation croissante du foot. Brian Lomax fait alors valoir son concept de Supporters’ Trust qui avait immédiatement recueilli un écho important chez les supporters, toutes divisions confondues. Ce qui conduit le gouvernement de Tony Blair à créer en 2000 « Supporters Direct » dont Brian Lomax devient le président.
Une organisation qui fournit aide (financière au besoin) et assistance afin que les supporters soient représentés et constituent des partenaires constructifs dans les clubs. En particulier par le biais du « Supporters’ trust » leur permettant d’entrer dans le capital des clubs y compris jusqu’à devenir majoritaires, et donc propriétaires.
Un rapport gouvernemental publié en janvier dernier a encore renforcé par ses recommandations l’importance des supporters dans la vie du club et donc la communauté locale. Par des mesures directement incitatives comme, en cas de défaillance financière d’un propriétaire de club, l’automaticité de la consultation du Supporters’ Trust. Ceci afin de lui permettre d’opérer une offre de reprise, s’il en a la capacité financière. Le rapport préconise dans ce cas que le Supporters’ Trust puisse bénéficier d’aides fiscales.
De son côté le gouvernement écossais a publié en juin le résultat d’une consultation nationale sur l’investissement des supporters dans les clubs, avec les mêmes conclusions : la nécessité sociale de permettre aux supporters d’être pris en compte.
https://docs.google.com/file/d/0B5sE8JVA1Lxxc1VodksxYmxBS1U/view
Une nécessité qui est aussi économique. La mondialisation du foot business a augmenté les risques de propriétaires de clubs venus spéculer et/ou faire du trading et de la défiscalisation. Les supporters britanniques et de République d’Irlande , du fait de leur capacité à représenter une alternative, constituent un recours permettant localement la continuité du lien social que constituent les clubs.
Evidemment plutôt dans les divisions inférieures en Angleterre où dans les championnats moins dotés financièrement ailleurs comme en Ecosse; Irlande du Nord et République d’Irlande. La liste des clubs où les supporters sont soit actionnaires minoritaires, soit propriétaires permet de constater la variété des situations.
https://en.m.wikipedia.org/wiki/List_of_fan-owned_sports_teams
Voir aussi cette carte pour l’Angleterre:
Deux clubs symbolisent bien le poids des supporters. Au Portsmouth FC, le Pompey Supporters Trust a racheté le club en avril 2013, lequel était tombé de Premier League en 2011 à la League Two (Division 4), étranglé par une succession de requins entre managers, agents, propriétaires. Le club a annoncé en 2014 avoir réglé toutes les dettes des propriétaires précédents. Portsmouth FC évolue toujours en League Two (Division 4).
Deuxième cas de figure, AFC Wimbledon, lequel appartient à la catégorie du « protest club ». Un club dissident, créé en juin 2002 par des supporters du Wimbledon FC, mécontents de sa gestion. Après avoir démarré au 9e niveau de la hiérarchie du football anglais AFC Wimbledon, promu en fin de saison dernière évolue cette saison en League One (Division 3), le plus haut niveau en Angleterre pour un club propriété des supporters. Voir l’histoire et celle de l’accession en League One:
Il n’y a pas non plus que des « success story »dans le « Supporter Ownership ». Le FC United of Manchester l’a vécu cette année.
Constitué en 2005 après l’arrivée de Malcom Glazer à Manchester United, le club est le plus important parmi ceux détenus par les supporters (5.000 membres) qui ont financé à 50 % le nouveau stade du club en service depuis l’année dernière. Mais après quatre montées, il stagne en D6 (National League North) et la gestion du nouveau stade avec des problèmes financiers ont généré des scissions sur le thème de la démocratie interne au printemps dernier.
L’utopie a connu des gros remous, avec en particulier le départ des fondateurs du club dont Andy Walsh, le manager général. Le nouveau Board nommé après des élections en juin va-t-il faire redémarrer le club ?
Au total, ces clubs propriété des supporters sont majoritairement en Angleterre (37), également en Ecosse (6), Irlande Nord (4), Pays de Galles (3). Et ils sont 10 au total en République d’Irlande, composant la moitié de l’élite (Premier Division). Le site BackPageFootball en présente ici son Top 10:
http://backpagefootball.com/the-top-ten-fan-owned-clubs-in-english-football-part-1/100162/
http://backpagefootball.com/the-top-ten-fan-owned-clubs-in-english-football-part-2/100169/
La capacité des Supporters’ Trust à peser sur la vie des clubs en fait une force d’opposition avec laquelle les clubs doivent compter. De manière symbolique particulièrement pour trois d’entre eux dirigés par des propriétaires étrangers, accusés de dilapider le patrimoine du club.
C’est le cas à Charlton Athletic (D3, League One) où « The Charlton Athletic Supporters’ Trust » est très actif contre Roland Duchâtelet, propriétaire du club.
http://www.castrust.org/
https://www.theguardian.com/football/2016/aug/12/charlton-athletic-letter-forcing-fans-social-media
Les supporters de Charlton, comme ceux de Northampton, ont une longue tradition d’investissement dans le club qu’ils avaient eux même repris en 1984 menant une bataille de sept ans pour le stade (The Valley) allant même jusqu’à constituer une liste à une élection locale.
(Livre Rebellion – The Inside Story of Football’s Protest Mouvement par Douglas Brimson. Chapitre 2. Charlton FC – Back to the Valley)
A Leeds (D2, Championship) , le Leeds United Supporters Trust (LUST) et Leeds Fans Utd se sont rapprochés afin de favoriser une prise de participation dans le capital du club. Ils ont ouvert pour cela une consultation auprès des supporters, avec cloture du vote le 22 aout.
http://www.leedsfansutd.com/statement-leeds-united-supporters-trust-lust-and-leeds-fans-utd/
A Hull (Premier League), la situation du club est emblématique de la nécessité d’un Supporter Trust. Avec un propriétaire, Assem Allam, qui a successivement : changé le nom du club (Hull City Association Football Club en Hull Tigers) ; provoqué le départ du manager Steve Bruce (deux promotions en Premier League, première finale de FA Cup du club) ; n’a pas nommé un nouveau manager ; a refusé de recruter (treize joueurs pros actuellement dans l’effectif) : le tout en vue de la vente du club à peut être un consortium d’investisseurs chinois.
Il n’y a pas que les méfaits de la mondialisation outre Manche. A Blackpool, le propriétaire, Owen Oyston est anglais. Lui et son fils Karl (président) font face depuis six ans à la colère des supporters, qui les accusent de s’être mis dans la poche une grande partie des revenus de la Premier League (2010/2011). Egalement d’avoir, faute d’entretien et d’argent injecté, laisser se dégrader les installations (stade, vestiaires, terrain d’entraînement) du club, qui, une nouvelle fois relégué, évolue cette saison en League Two (D4).
Le Blackpool Supporters Trust a été porteur l’an dernier d’une offre de reprise du club à hauteur de 18 M€. Refusé par les Oyston qui laissent donc le club à l’abandon.
http://www.blackpoolsupporterstrust.com/Site/Default.aspx
La grande capacité d’organisation des supporters permet de lancer des grandes campagnes nationales. Au niveau national, la FSA a fusionné avec la NatFed en 2002 pour ce qui est désormais la « Football Supporters’ Federation », forte de plus de 500.000 membres et qui mène plusieurs grandes campagnes.
A commencer par le Twenty’s Plenty (pas de places à plus de £ 20 pour les supporters à l’extérieur). Un mouvement né en janvier 2013, suite au prix démentiel imposé par Arsenal aux supporters visiteurs de Manchester City : £ 62 (71 €) !
Les trois années suivantes n’ont pas été vaines, certains clubs acceptant de jouer le jeu :
http://www.fsf.org.uk/latest-news/view/Twenty-s-Plenty-saves-fans-281-000
http://www.fsf.org.uk/latest-news/view/twentys-plenty-saved-fans-437000-during-2014-15
Une grande campagne nationale a été menée, un mouvement d’opinion auquel s’est associée Tracey Crouch, la ministre des Sports, laquelle s’est elle-même prononcée pour le Twenty’s Plenty. Le tout dans un contexte où les clubs de Premier League s’apprêtaient à percevoir, pour la saison 2016/2017, des droits télés encore plus pharaoniques que les précédents.
Le 9 mars dernier la Premier League a annoncé sa décision de caper à £ 30 le prix des billets pour les supporters à l’extérieur. Pas de victoire du Twenty’s Plenty mais la régulation n’a pas été inutile. Plusieurs clubs ont décidé de geler ou de baisser le prix des abonnements annuels et des accords de réciprocité ont été passés entre clubs pour un prix à la baisse au profit des supporters visiteurs.
L’autre grande campagne est celle du « Safe Standing », le retour aux places debout, mais cette fois sécurisées. Une trentaine de clubs anglais, écossais, gallois soutiennent ce mouvement, de même que la Fédération Ecossaise.
http://www.fsf.org.uk/campaigns/safe-standing/
En juillet, le Celtic de Glasgow est devenu le premier club britannique à utiliser le système de sécurisation des places debout :
http://www.the42.ie/celtic-safe-standing-2881837-Jul2016/
Toutes campagnes confondues, la publication du bilan annuel de la « Football Supporters’ Federation » démontre aisément son poids et son influence :
http://www.fsf.org.uk/assets/Downloads/Annual-reports/2016/FSF-Annual-Review-2016-WEB-.pdf
La FSF et Supporters Direct occupent une place considérable dans la défense des supporters. Deux hommes ont joué un rôle éminent dans ce combat.
Rogan Taylor
Supporter de Liverpool, c’est la tragédie du Heysel qui l’a décidé à fonder en 1985, avec Peter Garrett, un collectifde défense des supporters, la « Football Supporters’ Association ». Il en explique ici les motivations et les débuts de l’association :
http://www.fsf.org.uk/blog/view/the-birth-of-the-fsa-part-1
http://www.fsf.org.uk/blog/view/the-birth-of-the-fsa-part-2
L’autre tragédie de l’histoire du Liverpool FC, celle d’Hillsborough en 1989, l’a conduit à travailler au “Centre for Football Research” à l’Université de Leicester. Où il a publié en 1992 ce livre: “ Football and its Fans: Supporters and their relations with the game, 1885-1985” ouvrage essentiel pour comprendre ce que représentent les supporters dans le football anglais.
Rogan Taylor a également écrit “The Day of the Hillsborough Disaster” avant de fonder le “Football Industry Group”
C’est sous son impulsion que les supporters anglais ont pu développer une action plus revendicative, Rogan Taylor ayant de la sorte été un précurseur.
Rogan Taylor en résumé :
https://www.liverpool.ac.uk/management/staff/rogan-taylor/
Ses livres et publications
https://www.waterstones.com/author/rogan-p-taylor/878011
https://www.liverpool.ac.uk/management/staff/rogan-taylor/publications/
Brian Lomax
Décédé en novembre dernier, il a été un autre précurseur dans la défense des intérêts des supporters. A l’âge de 11 ans, Lomax, désespéré par la liquidation programmée de son club de coeur, Altrincham FC , écrit une lettre de six pages au journal local. Elle est transmise à deux entrepreneurs locaux qui rachètent et sauvent le club.
Devenu dirigeant de Mayday, un trust de réinsertion sociale implanté à Rugby il emmène début 1983 sa fille de neuf ans voir un match de Northampton Town, laquelle devient instantanément fan du club, avec son père pour chauffeur pour les matches à domicile et à l’extérieur.
En janvier 1992, alerté par sa fille sur les graves difficultés financières de Northampton Town, Brian Lomax appelle à une réunion publique sur la situation du club.
Laquelle aboutira à la création du « Northampton Town Supporters Trust », le premier en Angleterre. Au début des années 2000, Brian Lomax estime que le moment est venu de passer à la vitesse supérieure, celle de la prise de contrôle des clubs par les supporters. Il devient le président de « Supporters Direct », une entité créé par le gouvernement travailliste de l’époque et destinée à être fédératrice pour les “Fans’ Trust”.
Grâce à lui, en Grande Bretagne, 107 “Supporters’ Trust » sont actionnaires dans des clubs, avec 75 directeurs dans le « Board ».
A lire la fascinante enquête Vibrac ou comment @WatchedToffee supporter d’Everton a enquêté sur les emprunts passés par le club et la nébuleuse de milliardaires dans le foot anglais.
http://coulissesfootbusiness.blogspot.fr/2015/11/lafascinante-enquete-vibrac-evertonfc.html