DROITS TÉLÉS CHAMPIONNATS 2016/2017: L’OGRE PREMIER LEAGUE ET LES AUTRES…
Dans le Top 5 européen des championnats les droits télés représentent actuellement entre 30 % (en Allemagne) et 60 % (Italie) des recettes. Des contrats courts (trois ans en général) qui génèrent des négociations quasi permanentes dans un monde télévisuel en mutation/recomposition perpétuelle. La saison prochaine, la Bundesliga sera le troisième pays à franchir la barre du milliard d’euros annuels de recettes en droits télés après l’Angleterre et l’Espagne La Premier League, elle s’approche de celle des trois milliards annuels, tandis que les droits télés Ligue 1/Ligue 2 cumulés sont de 748, 5 M€.
Sur le dossier droits télés dans les cinq grand, lire la très documentée et passionnante note de synthèse publiée par le Sénat en janvier dernier. Voici le panorama des droits télés du Top 5 pour la saison 2016/2017.
584 M€ pour la L1
En attendant une publication officielle de la LFP L’Equipe a publié la semaine dernière cette répartition des droits télés L1 pour 2016/2017. Ils sont au total théorique de 748, 5 M€ pour la Ligue 1 et la L igue 2 par saison selon cette répartition: 84, 5 % / 15,5 %.
Soit pour un total de 584 M€: les 561 M€ répartis ci dessus, plus des paiements parachutes pour les trois relégués (Lorient 7 M€, Bastia 4M€, Nancy 3,75 M€) et 8,5 M€ répartis entre les quinze clubs non européens.
Les critères de répartition ont été rappelés par l’Equipe: “Les droits audiovisuels sont répartis en fonction de quatre critères : la part fixe, la licence club (les vingt clubs de L1 ont touché 5,46 millions d’euros chacun), le classement sportif de cette saison et des cinq dernières et la notoriété sur les cinq derniers exercices.”
Le critère de notoriété est basé sur le nombre de diffusions TV premium sur les cinq dernières saisons. Le dernier tableau complet de la répartition des droits télés publié par la LFP (saison 2014/2015) détaille les effets de ces clés de répartition.
Le contrat actuel pour la L1 court sur la période 2016-2020. L’Equipe indique que la LFP envisage de négocier à partie du printemps 2018 un nouveau contrat.
2, 97 Mrd€ pour la Premier League
The Swiss Ramble, le site de référence sur les finances du football anglais, a publié le 6 juin la répartition des droits télés Premier League pour 2016/2017 (les sommes sont en livres)
A noter bien sûr l’énormité des montants pour ce contrat qui couvre la période 2016-2019: 2,9 Mrd€ par an dont 1,8 Mrd€ de droits domestiques et 1,1 Mrd€ de droits à l’étranger. Pour la période 2019/2022 les droits signés à l’extérieur (Chine, Etats-Unis Afrique) représentent déjà 540 M€ par an.
Ce tableau permet de mesurer l’évolution par rapport au contrat précédent (période 2013/2016) dans les deux colonnes de droite: “2015/2016 payment” et “B/(W) 2015/2016), cette dernière indiquant le montant de l’augmentation pour chaque club.
Clé de répartition (note de synthèse du Sénat): “50 % est réparti de manière égale (basic award fund); 25 % selon les résultats de la saison (merit payments fund); 25 % pour les clubs dont les matchs sont retransmis en direct (facility fees fund). Les droits de retransmission à l’étranger sont répartis de manière égale”, ainsi que les recettes publicitaires associées (commercial revenue).
A noter aussi:
Le faible rapport (1,6) entre le mieux doté (Chelsea) et le moins bien doté (Sunderland).
Le montant du paiement parachute pour les clubs relégués les saisons précédentes: 248 M€. C’est plus de la moitié de ce que perçoivent au total les clubs de L1.
L’importance des droits télés à l’étranger: 1,1 Mrd€ le tiers du total (2, 97 Mrd€)
686 M€ pour la Bundesliga
Le site Fussball-Geld.de a publié en novembre 2016 cette répartition des droits télés Bundesliga pour 2016/2017 .
Clé de répartition (note de synthèse du Sénat).
“En 2014, ce comité a modifié la clé de répartition des revenus nationaux issus des droits de diffusion. La base de calcul est désormais constituée du classement final au terme de la 34ème journée, lors des cinq dernières saisons, hors saison en cours, chaque saison se voyant attribuer un facteur. Ainsi, pour le calcul des droits relatifs à la saison 2016/2017, un facteur 5 sera attribué à la dernière saison achevée (2015/2016), un facteur 4 pour la précédente… et enfin un facteur 1 pour la saison 2011/2012.”
Ce qui explique le faible montant pour Red Bull Leipzig, second de la saison en Bundesliga, dont le parcours depuis cinq ans figure sur ce tableau: promu en 2016/2017, Bundesliga 2 en 2013/2014 et 2014/2015 et sans marquer de points auparavant (3e Liga et Regional Liga).
La prochaine saison est celle du nouveau contrat (2017/2021). En augmentation de 85 % par rapport au contrat précédent il assurera à la Bundesliga (1 et 2) des revenus annuels de 1,4 Mrd€ (droits télés nationaux et internationaux). La répartition Bundesliga 1 et 2 est de 80/20 sur les droits nationaux.
1, 28 Mrd€ pour la Liga
As avait publié en mars 2016 cette estimation des droits télés Liga pour 2016/2017.
Ce tableau sur trois saisons rend compte du changement radical dans la répartition par club, suite à un décret royal édicté en avril 2015. En 2014/2015, elle s’effectuait encore “à l’ancienne”, clairement au bénéfice du Barça et de Real avec un rapport de 1 à 9 entre le mieux et le moins doté. La saison dernière, ce rapport est tombé à 3, 8 et les droits ont été multipliés par deux jusqu’à deux et demi pour les dix huit autres clubs que le Barça et le Real.
As a publié en juin dernier une nouvelle estimation. Il s’agit du contrat qui couvre la période 2016/2019. Globalement il représente 1,5 Mrd€ par an, dont 1,28 Mrd€ pour la Liga. 930 M€ pour les droits domestiques et 643 M€ pour les droits internationaux, soit un gros pourcentage (40 %).
Clé de répartition (note de synthèse du Sénat): “Part fixe égale + part variable dépendant des résultats sportifs (sur les 5 dernières saisons) et de « l’implantation sociale » (abonnements et ventes de billets notamment)”
924 M€ pour la Série A
En Italie, les tableaux de répartition des droits télés pour les clubs ne font pas l’objet d’une publication officielle et ils sont rares dans les médias italiens. En France, Ecofoot a reconstitué en mars 2016 une simulation indicatrice complétée ici:
Pour la période 2015/2018, les droits télés annuels sont de 924 M€, soit moins que la période précédente de 2012 à 2015 (1 Mrd€)
Clés de répartition (Ecofoot): “40 % à parts égales, 30 % en fonction du bassin de population (étude sur les supporters pour 25 % et population de la commune pour 5 %), Enfin, les 30% restants sont répartis selon des critères sportifs. La part la plus importante (15%) est accordée aux résultats obtenus par le club lors des 5 dernières saisons. Les résultats complets du club depuis la création de la Serie A sous sa forme actuelle en 1946-47 font également l’objet d’un critère et comptent pour 10% de la redistribution. Enfin, le reste de la dotation est définie selon deux critères prenant en compte les résultats de la saison en cours.”
C’est en Italie que le rapport mieux doté/moins bien doté est le plus inégalitaire (4,3). La série A négocie actuellement ses droits télés pour la période 2018/2021, négociations actuellement dans l’impasse .